Netflix attaqué par des suprémacistes blancs
La plateforme de VOD a mis en ligne une bande-annonce qui a déclenché la colère de plusieurs groupes américains d’extrême droite, rapporte « Le Monde ».
« Chers Blancs, voici une liste des costumes que vous pourrez porter pour Halloween : pirate, infirmière sexy, n’importe lequel de nos 43 premiers présidents. En tête de liste des costumes inacceptables : moi. » C’est le discours que tient une jeune femme noire au micro d’un studio de radio dans les premières secondes de la bande-annonce de Dear White People. Une nouvelle série qui sera diffusée à partir d’avril sur Netflix. Dans les images qui suivent on voit aussi des groupes d’étudiants blancs affublés de blackface, ce maquillage noir symbole raciste. À peine trente secondes de film qui ont suffi à déclencher l’ire de plusieurs sympathisants d’extrême droite, comme le raconte Le Monde .
Les suprémacistes blancs, qui croient en la supériorité des blancs sur tous les humains, ont lancé une campagne de boycott de la plateforme de vidéos à la demande à l’aide du hashtag #NoNetflix. D’après eux, la série de Netflix est une « série anti-Blancs qui promeut le génocide blanc ». Sur Twitter, certains d’entre eux ont aussi posté la capture d’écran de leur désabonnement à Netflix. La vidéo est aussi la cible des critiques sur YouTube, elle recueille plus de 27 000 commentaires et près de 327 000 « pouces en bas » contre un peu plus de 37 000 « pouces en l’air ». D’après Slate, les appels au boycott seraient nés d’un tweet d’un porte-voix de l’extrême droite américaine et de messages postés sur le forum Reddit.
Pas « contre une race »
Les acteurs et les créateurs de la série ont réagi sur les réseaux sociaux, défendant une série qui n’est pas « contre une race ». La série, issue d’un film éponyme sorti en 2014, doit mettre en scène un groupe d’étudiants noirs qui se retrouvent confrontés dans une grande université américaine à « l’injustice sociale, les biais culturels, le politiquement correct (ou son absence) et même parfois au militantisme maladroit », explique Netflix dans un communiqué. Pour le moment, la campagne de boycott a surtout eu l’effet inverse à celui recherché : la bande-annonce, postée mercredi 8 février, a déjà été vue plus de 3 millions de fois.
LePoint.fr