Tables connectées : on a testé le restaurant 2.0
L’évolution de la technologie ne cesse de nous surprendre. Depuis quelques années, nous pouvons voir par-ci par-là des objets connectés développés par les scientifiques, afin de simplifier la vie. Les premiers appareils ont fait leur apparition dans le domaine de la diététique, du sport, de l’électroménager, puis rapidement dans ceux l’automobile et de la santé. Voilà maintenant, les grandes enseignes de restauration accueillent leurs clientèles dans des espaces futuristes, avec des tables connectées.
L’effectif des restaurants et cafétérias qui se lancent dans l’utilisation d’objets connectés connait un essor, depuis quelques temps. Les premières enseignes qui ont voulu adapter leurs locaux aux besoins modernes ont utilisés des tablettes et smartphones pour gérer les commandes. Aujourd’hui, ces espaces de restauration mettent à la disposition de leurs clients des tables tactiles, munies de multiples fonctions, pour optimiser leur confort. Ces objets de dernières technologies peuvent être installés dans les salles d’attente, au bar, à l’accueil, ou dans l’espace de restauration proprement dit. Les fonctions proposées sont ultra variées et reposent notamment sur la technologie NFC, Wi-fi, ou encore la reconnaissance digitale. Certaines tables connectées permettent, par exemple, de choisir parmi les menus proposés et passer les commandes, de jouer à des jeux interactifs, de diffuser de la musique ou des films, ou profiter d’autres programmes.
Particularités des restaurants connectés
S’attabler auprès des restaurants connectés est un excellent moyen de sortir un peu de l’ordinaire pour manger et vivre une expérience unique. Il faut prévoir, cependant, un certain budget car les plats risquent d’être assez exorbitants. Ces enseignes modernes, grâce à leurs équipements avancés, promettent à leurs clients des services plus rapides et de qualité. Comme tout est informatisé et connecté via Wi-fi, les délais d’attente sont réduits et la clientèle peut entrer directement en contact avec les responsables, en cas de soucis. Le manager, quant à lui, a la possibilité de suivre en temps réel que ce soit les commandes des clients, ou bien les temps de préparation des plats. Manger est tout simplement devenu synonyme de divertissement. Certaines tables connectées sont même équipées de caméras infrarouges, capables d’identifier des objets et de donner des informations concernant leurs prix, histoire et conception.
Quelques inconvénients de la technologie
Bien que la technologie apporte une réelle amélioration dans la qualité de service de ces restaurants connectés, celle-ci peut également apporter quelques ennuis. Déjà, équiper un espace de restauration de tels matériels nécessite un très gros budget. Il est pourtant impératif de disposer d’outils performants, pour éviter les problèmes de gestion de données. L’accroissement considérable de l’utilisation de données en heure de pointe risque de créer des anomalies, empêchant ces matériels de fonctionner correctement. Tel est le cas, lors d’un bug par exemple. Selon les sondages effectués, près de 80 % des enseignes qui prévoient d’équiper leurs restaurants de tables connectées ne disposent pas pourtant de réelle stratégie concernant leur mise en place. Ce qui constitue un risque car les besoins informatiques dépendront des données numériques utilisées.
Presse-citron rendu visite au restaurant l’Agora de Montpellier pour tester les « tables connectées », une expérience inédite en France.
Situé dans la gare Saint-Roch de Montpellier, l’Agora n’est pas un restaurant tout à fait comme les autres. Et pour cause, il est équipé de tables connectées, une première en France, fruit de la collaboration entre Areas, une marque du géant de la restauration collective Elior, et la start-up montpelliéraine Awadac. Cette dernière se définit comme le spécialiste français de la transformation digitale « In Store » et ambitionne de devenir l’un des leaders européens dans ce secteur.
L’ambition d’un côté, la volonté d’avoir une solution opérationnelle de l’autre et un projet commun : déployer des tables digitales dans les restaurants. Pour Jérome Gauchet, président fondateur d’Awadac, l’idée est née en 2014 après de multiples voyages dans le cadre de son travail : « Je vivais une espèce de paradoxe: je m’installais toujours au restaurant car j’avais un peu de temps à tuer et je me retrouvais au final à stresser car il me restait 75min avant l’embarquement et mon plat n’était pas servi. Puis j’ai fait le même constat dans les centres-villes lorsque je m’installais pour prendre un café avant un rendez-vous: il m’est souvent arrivé d’être parti avant d’avoir vu un serveur pour ne pas me mettre en retard. »
De son côté, Areas souhaite « proposer une expérience innovante aux voyageur via un outil digital offrant fiabilité, rapidité, information et distraction ».
Pourquoi des tables connectées ?
Le choix s’est naturellement porté vers l’Agora, un restaurant situé dans une gare, l’endroit idéal pour expérimenter les tables connectées. En effet, le temps est l’argument numéro un avancé par Areas et Awadac qui veulent offrir une alternative à la restauration rapide, souvent privilégiée par les voyageurs les plus pressés.
En réduisant le temps de commande ainsi que l’attente pour payer sa commande, les deux sociétés espèrent réorientés les voyageurs vers des restaurants traditionnels, sans déshumaniser la profession. En effet, les tables connectées n’ont pas vocation à remplacer le serveur mais à l’aider en lui enlevant les tâches sans valeurs ajoutés et le stress qu’elles occasionnent. Les tablettes sont équipées d’un bouton « appel serveur » qui permet au client d’avoir rapidement un serveur à disposition ou de lui signaler lorsqu’on a besoin d’eau ou de pain par exemple. Ce dernier est alors directement prévenu sur sa montre connectée.
Du côté du restaurant, les tables connectées ont pour but de l’aider à mieux répondre à la demande, à améliorer le taux de rotation et amener une hausse du ticket moyen. L’utilisation de tablettes permet également en arrière plan de mieux gérer son stock, d’apporter plus de flexibilité au niveau de la carte (signaler un produit indisponible, adapter le contenu en fonction des heures) et d’avoir un retour complet en collectant de nombreuses données (plats les plus consommés, temps passé pour commander, plat refoulé à cause du prix…).
Concernant l’emploi, les deux sociétés misent sur un accroissement de l’activité grâce à la rotation plus rapide sur les tables connectées qui permettra d’embaucher plus de personnel et une revalorisation du rôle de serveur. Ce dernier aura alors davantage de temps pour conseiller les clients.
Un projet ambitieux sur le papier mais qu’en est-il en réalité ? On a testé pour vous les tables connectées.
Prise en main facile
Lorsqu’on nous a proposé de découvrir les tables connectées, cela est venu titiller notre âme de geek mais on se posait des questions sur ce que pouvait réellement apporter ce concept.
Incrusté dans les tables, les tablettes sont étanches et résistent aux chocs, une évidence pour le client mais qui a demandé près d’un an de R&D à Awadac pour trouver la solution idéale. La tablette est facile à utiliser avec une interface claire et fluide, on y retrouve les différents menus, plats et boissons mais aussi des jeux qui raviront les plus jeunes.
Par rapport à une carte traditionnelle, on gagne en lisibilité et le fait d’avoir une photo des différents plats proposés et un vrai plus au moment de faire son choix. Si l’utilisation est plutôt simple, il est toujours possible de faire appel au serveur pour avoir de l’aide et faire son choix, la fonction « appel serveur » est mis en avant sur la tablette avec la présence d’un bouton vert.
Un restaurant 2.0 grâce aux tables connectées
Encore en développement, on attend la possibilité de pouvoir payer son addition et de voir les fonctionnalités qui seront apportées par Awadac. La start-up nous a expliqué vouloir intégrer les informations de la gare (prochains départs/arrivées, quai où l’on doit se rendre, temps restant avant le départ du train) et la possibilité de se voir proposer un doggy bag si l’on manque de temps pour son dessert par exemple.
En l’état, la tablette remplace efficacement la traditionnelle carte et apporte une nouvelle expérience mais on espère pouvoir faire plus avec ce type d’appareil. On pense notamment à la possibilité de découvrir des lieux historiques de la ville et d’accéder à une carte pour découvrir les alentours, deux fonctionnalités qui pourraient séduire les touristes. La possibilité d’avoir une application pour lire les actualités et accéder à des journaux numériques pourraient enrichir l’expérience client.
Avant de penser aux nouvelles fonctionnalités et de s’étendre à de nouveaux secteurs d’activités (hôtellerie notamment), les tables connectées veulent continuer à séduire le monde de la restauration.
Avant de penser aux nouvelles fonctionnalités et de s’étendre à de nouveaux secteurs d’activités (hôtellerie notamment), les tables connectées veulent continuer à séduire le monde de la restauration.