Start-Up : Aboubacar Karim, lauréat du « Grand Prix CGECI Academy »

Le Grand prix de la 6ème édition de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, une distinction qui récompense les jeunes start-up ivoiriennes pour leurs projets innovants, a été attribué samedi 30 septembre 2017 à un jeune ingénieur agronome Karim Aboubacar (22 ans), pour son projet agricole intégrant des drones capables de détecter les zones de maladies dans des plantations.
L’intéressant dans cette belle histoire, c’est le petit Karim a été une source d’inspiration pour Jean-Patrick Ehouman, cet infatigable métronome de l’émulation de l’écosystème des Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique, à travers la Tech Hub d’Akendewa. Vous nous direz, « mais comment ça ?« . Suivez ce billet de du Président d’Akendewa. Il commence toujours par son Kiyay ! (slogan)
Goooooood Morrrrrrrning Afriiiiiiica !
Dans un pays dans lequel l’on parle d’enfants en conflit avec la loi, heureusement qu’il y a encore des jeunes en conflit avec la médiocrité, l’échec, le gangstérisme, l’assistanat, les problèmes, la légèrté, le suivisme moutonnier d’adultes malsains déguisés en faux leaders (là encore le déguisement est mal fait), eux-mêmes en conflit avec l’évolution des autres, du pays, du continent.
Cher Aboubacar Karim, je suis fier et honoré de te connaitre. Lorsque je t’ai rencontré en 2015 à Nairobi, j’avoue que j’étais troublé. Tu étais très enthousiaste de me découvrir, surtout avec ce moment magique ou j’étais sur un podium pour donner espoir a des personnes encore plus jeunes que moi.
Mais en réalité, te concernant, c’est plutôt moi qui ai été conforté dans la voie que j’ai choisi par le simple fait de te découvrir.
Ce jour-là, je me suis dit « … à 19 ans alors que j’étais encore étudiant, je ne pensais pas à grand chose à part jouer au basketball et essayer d’enregistrer un album rap avec Eddy Lokalé, faire le beau dans les rues de Poitiers, et pourtant voici ce que fait cet homme de son jeune age. Il sera désormais un modèle pour moi … ».
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Tu ne le sais peut-être pas, mais tu m’inspires, et je suis attentivement tout ce que tu fais. J’apprend beaucoup avec toi.
A Nairobi, je me demandais, ce que ce jeune homme de 19 ans, de nationalité africaine (ivoirienne si vous le souhaitez), étudiant en agronomie dans une université Canadienne, venait faire dans un forum international comme le Sommet Mondial de l’Entrepreneuriat. A 2 jours de vol de son université et à 6 heures de vol de chez ses parents.
Pire, pourquoi un jeune homme de 19 ans utiliserait toutes ces économies pour s’offrir un tel voyage dans un tel endroit ou la plupart des gens ne faisaient pas attention à lui. Peut-être pensaient-ils qu’il était venu accompagner l’un de ses parents ?
Et pourtant notre champion, faisait déjà partie de ceux qui sont prêts à tout mettre dans un sac pour suivre le chemin de leur coeur/esprit, sans même penser aux épreuves et aux différentes peines qui les attendent.
Revenons-en à Nairobi.
En effet, le projet qu’il avait mis en exécution juste avant Nairobi, n’a pas connu le succès escompté. Mais comme un champion, Karim est retourné à l’école, finir ce qu’il avait commencé, c’est à dire obtenir son diplôme en agronomie. Et le lendemain il s’est retrouvé à Abidjan.
Haaa, il y a encore des jeunes qui estiment qu’il est plus intéressant de retourner en Afrique que de « rester en Bingué (Europe-occident) » ?! 😆
Notre champion national est revenu avec une nouvelle idée. Cette fois-ci dans le domaine de l’agriculture. Désormais, du haut de ses 21 ans, diplôme d’agronomie en poche, Karim survole les plantations avec son drone, passe sa vie dans dans des villages reculés. Et tout ceci, parce qu’il a mis en place une solution qui améliore la productivité des plantations.
Mais attention, tout n’a pas été rose au début. J’ai certes parlé de « Sac » un peu plus haut, mais Karim a eu autre sac qu’il est important de mentionner ici.
J’aimerais que l’on sache qu’il y a quelques mois, alors que les choses ne marchaient pas comme tu l’avais souhaité, tu vendais des vêtements en faisant du porte-à-porte avec un sac rempli de jeans. D’ailleurs je suis fier d’en avoir acheté. Il me va très bien à ce qu’il parait.
Oui, tu avais compris. Tu avais compris que même si les choses ne marchent pas, il faut continuer à entreprendre d’une manière ou d’une autre pour générer de l’argent afin de ne pas entrer « en conflit avec la loi ».
Quoi ? 😎 Toi le « binguiste » (venu d’Europe ou d’un pays de l’occident) en train de te promener avec un sac de vêtements, comme le cousin cherchant de l’argent pour traverser la méditerranée ? A cette période, tu te déplaçais en Wôrô-Wôrô (taxi en commun à Abidjan) des fois pour éviter d’alourdir tes charges avec les frais de taxi.
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Certains diraient « Regardez le Parigo (« parisien ». Il arrive qu’on appelle abusivement « Parisiens » les personnes ayant vécu en occident) il est moisi (fauché). Il vend même ses vêtements. En référence à une chanson très populaire des année 90 à Abidjan. Sauf que tu ne vendait pas tes vêtements. Tu en achetais chez un grossiste et tu te faisais un bénèf en revendant. Et oui, parce qu’il faut gagner sa vie.
Au fait, Aboubacar Karim est désormais le lauréat du « Grand Prix CGECI Academy », le prix du patronat ivoirien qui élève au dessus de la mêlée, le Champion national des jeunes entrepreneurs de moins de 35 ans ayant une Start-Up qui fonctionne et qui a un gros potentiel. Un prix très compétitif à ne pas mettre ensemble avec les concours d’idées.
Merci champion !
#beastMode
Jean Patrick Ehouman
Président d’Akendewa