La Silicon Valley terrifiée par les tweets nocturnes de Trump
Les entrepreneurs de la Silicon Valley ont des terreurs nocturnes. C’est ce que raconte Samuel Burke, correspondant nouvelles technologies pour CNN en Californie, qui rapporte dans la newsletter de son média que les chefs d’entreprise de la côte Ouest scrutent attentivement les tweets de Donald Trump. Et comme celui-ci a la fâcheuse tendance à tweeter ses saillies – qui peuvent être méchantes – très tard le soir ou très tôt le matin, il faut se tenir prêt.
« Les PDG de l’informatique craignent de voir un tweet concernant leurs boîtes être publié à 3h du matin, heure de la côte Ouest, puisque le président-élu tweete souvent autour de 6h du matin, heure de la côte Est », rapporte le journaliste.
Faisant passer toutes ses annonces – et tout ce qui lui passe par la tête – via son compte aux 18 millions de followers, Donald Trump peut faire très mal à une entreprise qu’il aurait pris en grippe – Ford par exemple, qui, sous sa pression, a décidé de relocaliser ses activités aux Etats-Unis.
Du coup, comme l’écrit Samuel Burke, « de nombreux patrons et leurs équipes de communicants ont ajusté leurs emplois du temps pour s’assurer que quelqu’un est réveillé à 3h du matin, histoire d’attraper au vol les gazouillis, de peur que les messages de Trump fassent plonger leurs actions et mettent leurs entreprises dans la tempête. » D’autres ont carrément mis en place un système d’alerte sur leur téléphone à chaque fois que Trump tweete ou même « prévu un plan d’action au cas où il enverrait un message ! Pas seulement un tweet de réponse, mais une campagne presse totale ».
Victime d’agrypnie ?
Il faut savoir que le futur président est un oiseau de nuit, qui ne dort que trois à quatre heures, et ses tweets sont calqués sur son rythme de sommeil. Plusieurs médias se sont d’ailleurs penchés sur ses habitudes nocturnes de twittos. Selon le Washington Post, qui a étudié les heures, jours et raisons de ses tweets durant la campagne (principalement avant 1h et après 5h du matin, du lundi au vendredi, sur des sujets le concernant directement), « Trump ne tweete pas tard dans la nuit parce qu’il est en colère, il tweete de nuit parce qu’il tweete de nuit. Parce qu’il a quelque chose à dire pile à ce moment-là et dès qu’il l’a dit, il va se coucher. »
Pour The Atlantic, sa routine sur le réseau social révèle son aspect impulsif. Pas vraiment une nouvelle quand on connaît le personnage. « La plupart des humains ont besoin de sommeil, entre sept et huit heures. Très peu de gens, peut-être 1 à 3 % de la population américaine, n’ont besoin que de quelques heures. Peut-être que Trump fait partie de ceux-là. Peut-être pas. » Il présenterait en fait tous les symptômes de l’agrypnie, la pathologie de la privation de sommeil, théorisait, à ce propos, le New York Times. « Son jugement est souvent aux abonnés absents, il est presque toujours mal informé. Il a du mal à assimiler des informations simples. Il imagine des choses. Il montre un manque de concentration. Il est facilement distrait. Il est sujet à des soudains et violents accès de colère. Il crée des disputes. » Et terrifie ceux qu’il met en cause à chaque fois qu’il ouvre la bouche ou son application Twitter.