Qu’est-ce que la Notation Financière ?
Qu’est-ce que la Notation Financière ?
La notation financière est un instrument qui s’intègre de plus en plus dans la gouvernance des Etats et des entreprises en Afrique. Il est bon de savoir ce que renferme cette expression.
Parler de notation financière sous-entend, de facto, Wall Street, les agences Standard & Poor’s, #Moody’s et #Fitch, qui, à elles seules, font trembler les États, dominant ainsi ce marché. Face au « Big Three », le quatuor des précurseurs de la notation financière sur le continent noir – Agusto & Co. (Nigeria), #Bloomfield Investment Corp. (Côte d’Ivoire), Global Credit Rating Co. (Afrique du Sud), West Africa Rating Agency, Wara (Sénégal) – s’emploie, avec dynamisme, à frayer son chemin dans cet univers.
Si tout le monde s’accorde à dire que l’Afrique est devenue l’eldorado des investisseurs, le constat est qu’il y a un sérieux problème de visibilité sur l’Afrique… Quelle est la réelle opportunité d’investir en Afrique ? Les informations nécessaires pour établir cette réalité d’opportunité d’investissement sont-elles disponibles ? Quel est le type de retour sur investissement on est en droit de s’attendre, lorsqu’on investit en Afrique ? et surtout, quel est le risque que l’investisseur prend de perdre son capital, quand il investit en Afrique ? Autant de questions levées par les investisseurs, qui doivent trouver réponse. « … les personnes qui doivent répondre à ces questions, ce sont les africains ! dixit Mr Stanislas Zézé, Pdg de Bloomfield Investment Corp. « … parce que ceux-là sont proches des réalités, ceux-là connaissent le terrain… ils sont capables de donner des éléments pertinents, qui permettent aux investisseurs de maîtriser la décision d’investir sur ce continent qui est celui où il y a le plus de potentiel. »
Qu’est-ce que la notation financière ?
Les agences de notation financière ont pour rôle d’établir la qualité de crédit de l’entité notée. C’est la capacité et la volonté d’une entité à faire face à ses obligations financières (engagement de remboursement) à court, moyen et long terme. C’est le risque potentiel. La notation de ladite entité va se faire à travers l’évaluation de paramètres – quantitatifs et qualitatifs – qui vont la qualifier. Les risques potentiels qui sont analysés se classent en 5 catégories : risque souverain (concerne les Etats), notation des corporates (entreprises commerciales et industrielles), notation des institutions financières (banques, assurances, fonds de pension, fonds d’investissement), notation des instruments financiers (fond commun de titrisation des créances), la notation des entités publiques (sociétés publiques, collectivités locales).
Quelles sont les conditions de réussite d’une agence de notation ?
Il en existe un peu plus de 70 dans le monde, avec 4 agences en #Afrique et le succès d’une agence de notation va dépendre d’un certain nombre de points. Elle doit être indépendante, cela est fondamental. Parce qu’elle donne une opinion, une opinion qui n’est pas une invitation à investir ou acheter. C’est une opinion rigoureuse, qui a bien montré son succès. On voit bien qu’aujourd’hui, sur le marché international, lorsqu’une entité n’est pas notée, elle aura du mal à lever des fonds ou lorsqu’elle y parvient cette levée de fonds ne correspond pas nécessairement à sa qualité de crédit.
Quel intérêt à se faire noter ?
Le premier bénéfice que l’entité notée en tire, c’est qu’elle intéresse tout le monde. Quelle que soit la note (bonne ou mauvaise), elle intéresse tous les investisseurs. Une mauvaise note intéressera un investisseur parce que, justement, l’entité notée représente, par exemple, un fort potentiel de retour sur investissement. En réalité, ce que l’investisseur recherche, ce ne sont pas seulement les bonnes qualités de crédit ! L’investisseur recherche la possibilité de maîtriser la décision d’investir. C’est à lui de décider s’il prend des risques ou pas. L’information est absolument fondamentale dans le processus d’analyse de l’entité qui sera notée. L’investisseur veut disposer de tous les leviers nécessaires qui vont lui permettre d’investir. C’est pourquoi à #Bloomfield Investment, le crédo est : « même une mauvaise note, vaut mieux qu’une absence de note ».
Une entreprise qui n’est pas notée sera difficilement appréhendée en termes de risque potentiel. L’on sera plus sceptique quant à la prise de décision d’investissement avec elle. L’argent coûtera évidemment moins cher à l’entité qui aura été gratifiée d’une bonne note. Les conditions d’emprunt s’améliorent de façon significative, parce qu’elle représente moins de risque.
Le rapport de notation financière sert également de tableau de bord, à la fois pour les investisseurs et l’entité notée. L’exemple de l’Eurobond l’Etat de Côte d’Ivoire est, à cet effet, édifiant. La note était spéculative, mais l’investisseurs en analysant le rapport de l’agence Moody’s, qui a notée la Côte d’Ivoire, se sont projetés sur le long terme et ont perçu le fort potentiel que ce pays représente. La Côte d’Ivoire demandait 500 millions de dollars, le marché des capitaux lui proposait 4 milliards, à un taux d’emprunt avantageux (5,6 % au lieu de 8 %). Une grande première sur le continent. L’agence de notation a su mettre en relief le potentiel de la Côte d’Ivoire, ce qui a permis aux investisseurs décider.
Concernant l’entité notée, le rapport de notation met en exergue les points faibles, les points forts, qui aideront les dirigeants à prendre les mesures correctives pour améliorer leurs processus internes.
Quel impact sur le marché des capitaux en Afrique de l’Ouest ?
On observe, sur le marché financier de l’Afrique de l’Ouest, une amélioration significative du taux d’intérêt des emprunts des entités qui sont dans le portefeuille des agences de notation, en l’occurrence Bloomfield Investment. La notation financière est en train de donner à l’emprunteur une arme de négociation. Auparavant l’investisseur, par exemple la banque, décidait de la maturité du projet et du taux d’intérêt, de l’emprunt qu’il consentait, sans que l’emprunteur n’ait les arguments nécessaires à lui opposer. Les emprunteurs disposent maintenant d’un instrument qui permet de challenger les établissements financiers sur leur qualité de crédit. Ce mécanisme vient ainsi réduire l’asymétrie d’information entre les pourvoyeurs de capitaux et les demandeurs de capitaux, pour leur permettre d’avoir une discussion équitable, afin d’arriver à des conditions d’emprunt et un #partenariat fondés sur un équilibre de l’information. Ce qui va induire plus de transparence, de bonne gouvernance.
Lire aussi : Notation financière : à quoi sert-elle et comment est-elle calculée ?
L’agence Bloomfield Investment se réjouit de constater que dans son portefeuille, il y a plus d’entité qui se font noter volontairement que celles qui sont obligées de s’y résoudre. La notation financière n’apparaît plus comme un outil de contrôle effrayant, mais plutôt comme un instrument qui vient aider les à mieux établir leur qualité de crédit, à mieux se présenter aux investisseurs et également permettre aux investisseurs d’avoir une meilleure visibilité sur les entités emprunteuses.
L’idée d’avoir des agences de notation panafricaines est de raconter notre propre histoire, sans compromettre les standards du métier. « Nous ne faisons pas de notation africaine. Nous sommes, avant tout, des agences de notation financière », proclame avec force Mr Stanislas Zézé, Pdg de Bloomfield Investment, pour battre en brèche un certain regard sur les agences africaines.
Ce qu’on leur reproche
Pour la petite histoire, la crise bancaire et financière de l’automne 2008, ont inauguré la crise financière mondiale, induisant ainsi la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes. La crise des Subprimes a instauré une méfiance envers les créances titrisées comprenant une partie de ces crédits.
Le système « oligopolistique » (forme de marché dans lequel un très petit nombre d’entreprises ont le monopole de l’offre d’une marchandise ou d’un service) qui est dénoncé par les pourfendeurs de la notation financière est incarné par les affaires Enron et Lehman Brothers qui ont montré les faiblesses des agences de notation financière. Souvenons-nous que 4 jours avant que Enron ne fasse faillite, cette entreprise continuait d’être notée A ! Idem pour le second exemple… la veille de la crise Lehman Brothers, elle était également notée A ! Ensuite, il y a eu les Subprimes qui ont sorti de l’ombre ces entreprises de notation financière, auparavant peu connues du grand public. Les Subprimes ont été notées AAA pendant plusieurs années. Dans un contexte économique financiarisé et hautement instable, la marge d’erreur de ces agences doit être proche de zéro !
La notation financière joue un rôle crucial dans la gouvernance des entreprises et des États africains en évaluant leur solvabilité et leur crédibilité. Son intégration croissante dans la région offre des avantages significatifs en termes d’accès aux marchés financiers internationaux, d’investissements étrangers et de croissance économique. Cependant, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne les contraintes structurelles et les biais potentiels des agences de notation occidentales. Néanmoins, en renforçant leurs systèmes de gouvernance et en promouvant la transparence financière, les entreprises et les États africains peuvent tirer parti de la notation financière pour accélérer leur développement économique et attirer les investissements nécessaires à leur croissance durable.
Frédéric Domesso Somda
domesso@mot2passe.com
Bloomfield Investment Corporation, la notation financière à l’Ivoirienne