Kenya: l’entreprise Safran accusée de subversion par Raila Odinga

Les élections annulées par la Cour Suprême du Kenya continuent de révéler leurs petits secrets. Raila Odinga demande au gouvernement d’Emmanuel Macron d’ouvrir une enquête sur une entreprise qu’il accuse d’avoir « subverti la volonté du peuple ». L’opposition met en cause Safran, une entreprise française, pour avoir délivré à la commission électorale kényane des services technologiques non conformes à la loi kényane. Or il se trouve que Safran a vendu la filiale mise en cause, Morpho, à la fin mai, c’est-à-dire plus de deux mois avant le scrutin.
Morpho, filiale de Safran, est accusée par l’opposant Raila Odinga de s’être rendue complice de ce qu’il qualifie de « crime haineux », c’est-à-dire le fiasco électoral au Kenya. La coalition de l’opposition (Nasa), allègue que Safran a fourni à la commission électorale un système inadéquat. La Nasa affirme, entre autres, que les messages SMS étaient faciles à pirater en faveur du président sortant.
Raila Odinga enfonce le clou en pressant la France de faire la lumière dans cette affaire : « Nous disons que le gouvernement français devrait enquêter sur Safran qui a fourni le système de gestion électoral intégré qui a échoué. »
C’est Advent International qui a fait l’acquisition de la filiale de Safran incriminée, Morpho et intégrée à Oberthur Technologies, sous le nom de OT Morpho, pour près de 2,5 milliards d’euros. La solution qu’elle a vendue à l’IEBC (commission électorale kényane) permet la reconnaissance biométrique des électeurs et également la transmission des résultats. OT Morpho prétend que le système n’a pas été piraté au Kenya et qu’il n’a fait l’objet d’aucune tentative d’intrusion.
Origène Kolinka