Cybersécurité: des responsables américains se méfient de Kaspersky
De hauts responsables de la sécurité et du renseignement américains ont fait publiquement part ce jeudi de leurs doutes concernant le géant de la sécurité informatique Kaspersky Lab, en raison de ses liens présumés avec Moscou.
Cette société privée ayant son siège à Moscou propose des antivirus et d’autres logiciels censés protéger les ordinateurs contre des piratages, mais certains redoutent que ces outils servent au contraire à espionner. « Nous sommes très préoccupés et nous nous concentrons sur ce sujet », a confié le chef du FBI par intérim, Andrew McCabe, interrogé sur Kaspersky lors d’une audition devant une commission parlementaire spécialisée dans le renseignement.
Vincent Stewart, un haut gradé de l’Agence du renseignement de la défense, fonctionnant sous la juridiction du ministère américain de la Défense, a lui assuré que son administration évitait de s’équiper chez Kaspersky. Le directeur de l’agence de renseignement américaine NSA, Mike Rogers, s’est dit lui « conscient » du problème posé par la société fondée en 1997 par Eugène Kaspersky, devenue une multinationale avec 3.600 salariés et quelque 400 millions de clients.
Les patrons de la CIA et de la National Geospatial Intelligence Agency, ainsi que le directeur du renseignement national ont également exprimé leur méfiance concernant Kaspersky Lab, alors que des pirates informatiques russes sont suspectés d’avoir influencé la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.
Dans un communiqué publié jeudi, la société a démenti tout lien avec le gouvernement russe. « La société n’a jamais aidé, et n’aidera jamais, un quelconque gouvernement dans ses efforts d’espionnage », a assuré Kaspersky. L’ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, Michael Flynn, a été rémunéré 11.250 dollars en octobre 2015 par la filiale américaine de Kaspersky Lab.
M. Flynn avait été poussé à la démission le 13 février après la révélation de contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington.
leFigaro.fr