Cryptologie : la start-up française que tout le monde s’arrache

La PME qui assure le chiffrement et donc la protection des données les plus sensibles de l’administration française exporte son savoir-faire.
Fondée en 2003, la société Prim’X est inconnue du grand public. C’est pourtant une pièce maîtresse dans le dispositif de cybersécurité des administrations françaises. Cette PME lyonnaise d’une trentaine de salariés édite en effet des solutions en cryptologie qui permettent à la plupart des ministères de chiffrer leurs données afin de les protéger d’éventuelles attaques informatiques.
Prim’X est le fournisseur de grands groupes français : Orange, Renault, Safran ou encore Thalès, mais aussi d’établissements publics sensibles, tel le Commissariat à l’énergie atomique. L’entreprise fondée par Serge Binet avait décroché, en 2016, l’équipement de l’ensemble des ministères hexagonaux. Ce mardi 24 janvier, la société devrait annoncer, à l’occasion de l’ouverture du Forum international de cybersécurité de Lille (FIC), qu’elle a remporté l’appel d’offres lancé par le Conseil de l’Union européenne.
Garantie de confidentialité
Prim’X devrait ainsi fournir, dans les prochains mois, ses logiciels de sécurisation des « informations à diffusion restreinte » aux institutions européennes, mais aussi aux représentations de leurs pays membres (au total entre 10 000 et 20 000 postes). Ce contrat d’une durée de dix ans conforte la notoriété des produits Cryhod, Zed ! et ZoneCentral de Prim’X, qui prévoit désormais d’exporter ces trois logiciels vers plusieurs grands pays d’Asie du Sud-Est. Mais aussi en Amérique latine et au Moyen-Orient.
Serge Binet, fondateur et PDG de Prim’X (à droite) et Nicolas Bachelier (à gauche), son directeur commercial. © Thierry Foulon
« Cette annonce arrive près d’un an jour pour jour après le contrat que nous avons signé avec l’État français et vient une fois encore récompenser de nombreuses années d’investissement en recherche-développement et la stratégie de Prim’X de capitaliser sur la confiance en faisant certifier et qualifier ses solutions au plus haut niveau », indique Nicolas Bachelier, directeur commercial de l’entreprise, qui a réalisé, ces deux dernières années, autour de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle survient surtout après plusieurs campagnes de piratages informatiques aux États-Unis, a priori réalisées par des hackers russes, qui ont démontré, si besoin était, que le chiffrement des données était une nécessité absolue pour les institutions ayant à manipuler des informations sensibles sur le plan économique, politique ou encore diplomatique.