Afrique du Sud: le gouvernement veut encadrer les réseaux sociaux

Le ministère de la sécurité d’Etat a annoncé que le gouvernement envisage de contrôler plus étroitement la diffusion d’images sur les réseaux sociaux, afin d’éviter toute « manipulation ». Une première en Afrique du Sud, où la liberté d’expression est garantie par la Constitution.
Le gouvernement sud-africain semble à son tour vouloir lutter contre les « fake news », ces informations fausses, ou supposément fausses, diffusées sur les réseaux sociaux.
Le ministre de la Sécurité publique David Mahlobo a révélé que le gouvernement travaille à une loi de régulation des médias sociaux, et même d’internet. En cause : la circulation de rumeurs ou d’escroqueries en ligne, « un défi pour l’Afrique du Sud » selon lui.
Il s’agit aussi d’éviter la diffusion virale d’images photoshopées. Ces derniers mois, plusieurs photographies montrant des membres du gouvernement sud-africain dans des positions compromettantes ont été partagées sur les réseaux sociaux.
Le ministre de la Sécurité d’Etat en a lui-même fait les frais : une photographie le montrant en compagnie d’un célèbre trafiquant de cornes de rhinocéros avait défrayé la chronique. Une autre image attestant sa présence dans un spa détenu par le même trafiquant avait également été largement partagée sur internet. Le ministre avait crié à la manipulation.
Autre affaire : en pleine manifestations étudiantes, une photographie du ministre de l’Education supérieur nu et en compagnie d’une jeune femme, avait beaucoup amusé Twitter.
Cependant, la proposition de régulation du gouvernement n’a jamais été débattue publiquement. Le ministre David Mahlobo a d’ailleurs admis que ce projet risquait de soulever des protestations parmi les organisations de défense des droits de l’homme, mais il ne semble pas s’en formaliser. « Même les meilleures démocraties régulent l’espace » internet, a-t-il affirmé, sans donner d’exemple précis.
Rfi.fr